Double résurrection
Il régale depuis soixante ans les aficionados de compétition automobile et de BD. Créé en 1957 par Jean Graton, Michel Vaillant, figure iconique de l’imaginaire sportif, connaîtra en juin une double résurrection: d’abord sous la forme d’un nouvel album, «Rébellion», dont la sortie est programmée au 2 juin, puis sur le circuit de la Sarthe lors de la 85 édition des 24 Heures du Mans.
Deux Vaillante alignées
Ce passage de la fiction à la réalité s’opérera sous les couleurs de Rebellion Racing. L’écurie helvétique, qui collectionne les titres en endurance depuis sa fondation en 2007, étrennera en terres sarthoises deux Vaillante Rebellion LMP2 basées sur l’Oreca 07. Ce prototype est animé par un V8 Gibson de 4,2 l pour une puissance de 600 ch. Les pilotes Mathias Beche, David Heinemeier et Nelson Piquet Jr piloteront le bolide numéro 13. Nicolas Prost, Bruno Senna et Julien Canal rouleront, eux, avec le numéro 31. Après les 24 Heures du Mans, Vaillante Rebellion poursuivra l’aventure du championnat du monde d’endurance (FIA WEC). La livrée définitive de l’Oreca 07 sera dévoilée le 4 mai à Bruxelles.
Le fruit d’une rencontre
«Ce partenariat est le fruit d’une rencontre, en avril 2016 à Paris lors de l‘épreuve de formule E, avec Jean-Louis Dauger. Le directeur du développement Michel Vaillant m’a soufflé qu’il envisageait de publier un album avec le héros de la BD qui faisait son grand retour au Mans. La question s’est vite posée: et si Michel Vaillant revenait à la compétition au volant d’une Rebellion?» confie Calim Bouhadra, vice-président de l’écurie helvétique. Encore plus fort, les deux parties se sont trouvé des points communs: le numéro 13, à la fois numéro traditionnel des bolides de Rebellion et titre d’un album de Michel Vaillant («Le 13 est au départ), ainsi que l’année 2007, date de fondation du constructeur suisse et de parution du dernier opus de la BD. «Mais c’est surtout la passion du propriétaire de Rebellion, Alexandre Pesci, pour l’épopée Vaillant qui a donné une impulsion décisive à notre collaboration», ajoute Calim Bouhadra. Pour Stephan Gervais, directeur de la communication de Rebellion, ce partenariat constitue une nouveauté dans le monde du sport automobile. «C’est la première fois qu’une marque est issue de la BD. La licence concurrent porte le nom de Vaillante Rebellion.»
Pas la première collaboration
Le constructeur virtuel de la BD avait déjà fait des infidélités aux planches de dessin pour descendre dans l’arène d’une course réelle, mais sans la marque de l’officialité. En 2002, une Vaillante avait pris part aux 24 Heures du Mans pour le tournage du film «Michel Vaillant» de Louis-Pascal Couvelaire. Le héros de la BD, interprété par Sagamore Stévenin, cravachait une Lola B98/10 propulsée par un V10 4 l atmo Judd. Plus récemment, Alain Menu avait pris le départ de la saison 2012 du championnat du monde des voitures de tourisme (WTCC) au volant d’une Chevrolet Cruze griffée Vaillante. Le pilote suisse avait terminé, au terme des douze manches de la compétition, sur la deuxième marche du podium. Enfin, sur un plan plus culturel, Honda et l’écurie française avaient scellé en 2016 une collaboration artistique, là également dans le cadre du WTCC avec une carrosserie aux couleurs de la BD.