QUAND VIA SICURA FRAPPE SES GARDIENS

Un policier vaudois pincé à 150 km/h sur un tronçon à 80 km/h risque gros.

Via sicura, plombée par l’automatisme des sanctions et la quasi-absence d’appréciation objective de la faute, ne donne pas dans la dentelle et ne laisse guère de place aux nuances interprétatives de la part des juges. Ce corset juridique contraignant à l’extrême saute d’autant plus aux yeux quand la législation sur la sécurité routière frappe ceux qui sont amenés à l’appliquer et à la faire respecter.

Un ancien sous-officier supérieur de l’Association Police Lavaux (APOL), qui comparaissait la semaine dernière devant le Tribunal de Vevey pour grave excès de vitesse, en a fait l’amère expérience. Inquiet du sort de sa mère hospitalisée à l’époque à l’hôpital de Montreux – il la croyait mourante –, l’agent avait pris le volant de son 4×4 privé le 16 février dernier et roulé à tombeau ouvert en plein Lavaux. Mal lui en a pris, il avait été flashé à 150 km/h sur un tronçon limité à 80 km/h. Les 70 km/h de dépassement le propulsent dans le registre des chauffards, de telle sorte qu’il encourt une peine d’une année de prison et un retrait de permis de deux ans. Dans le sillage de l’infraction, ce sergent-major avait été suspendu sur-le-champ, relégué à des tâches administratives, avant d’être licencié par le comité de direction de la police intercommunale.

La presse dominicale annonce qu'une initiative sera lancÈe contre Via sicura pour que, avant de dÈcider de la hauteur de la peine, le juge puisse apprÈcier le risque qu'a fait courir aux usagers un conducteur roulant trop vite (photo symbole).
Le policier avait été flashé en février dernier.

Il voulait dire adieu à sa mère

Devant le Tribunal de Vevey, l’agent déchu a expliqué que son excès de vitesse était dû à une situation de stress liée à l’inquiétude sur l’état de santé de sa maman. «Je venais de terminer ma journée de travail, commencée à 4 heures du matin. J’avais reçu un appel de la personne de compagnie de ma maman malade m’annonçant qu’elle avait été hospitalisée, qu’elle était sous oxygène. Ma mère vit dans ma maison, c’est moi qui m’en occupe. Je craignais qu’elle ne décède sans que j’aie pu lui dire au revoir. Alors j’ai perdu les pédales. J’ai foncé en direction de l’hôpital à Montreux», a expliqué le prévenu, cité par le quotidien «24 heures». A la question de savoir s’il avait conscience du danger, il a répondu: «J’étais concentré sur la conduite. Je n’ai mis personne en danger. Il n’y avait rien en sens inverse. J’ai dépassé un véhicule parce que je ne pouvais pas faire autrement. Ce tronçon de route était le seul endroit où je pouvais gagner du temps.»

Le président de la Cour, de son côté, s’est déclaré choqué par les faits, déclarant qu’un tel comportement était atterrant pour un policier. Face à un tel écart de conduite de la part d’un agent, le ministère public souhaite en savoir davantage avant de prononcer une sanction. Le procureur a obtenu une aggravation de l’accusation pour conduite en état d’incapacité. Le policier sera selon toute vraisemblance également soumis à une expertise psychiatrique. Le procès devrait reprendre dans quelques semaines.

 

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