Juge de paix de l’endurance, le Mans n’offre pas de deuxième chance. En 24 heures, c’est le travail d’une année qui se joue, et pas seulement pour les teams d’usine. Certes, l’enjeu pour ceux-ci, outre la fierté de remporter une telle épreuve, prend une indiscutable dimension commerciale. Il n’empêche, les efforts de chacun seront sanctionnés par ce qui se passera au cours de cette 84e édition, du chauffeur du camion en passant par toute l’équipe technique jusqu’au pilote, maillon ultime de cette extraordinaire chaîne de solidarité sportive.
Alors, qui va l’emporter ce week-end? Ultrafavoris, les trois grands, Audi, Porsche et Toyota n’ont pas rendu une copie parfaite sur 6 heures, à Silverstone et Spa, avec l’abandon d’au moins une voiture à chaque fois. Prêtes à saisir chaque opportunité derrière les LMP1 hybrides, les équipes privées Rebellion et Kolles pourraient créer une énorme surprise ce week-end, comme l’a démontré le trio Tuscher/Imperatori/Kraihamer qui a hissé sa Rebellion R-One sur la 3e marche du podium en Angleterre et Belgique.
Intérêt à tous échelons
Si la course pour la victoire au général sera folle, on ne s’ennuiera pas davantage en LMP2 et LMGTE, avec une bonne dizaine de papables. Parmi ceux-ci quelques Helvètes, tels Mathias Beche, qui évolue au volant de l’Oreca-Nissan de Thiriet by TDS, Nico Lapierre, fer de lance de l’équipe Alpine, mais aussi Niki Leutwiler, qui officie dans le baquet de l’Oreca-Nissan de la formation bernoise de Michel Frei. Couleur suisse également chez RGR by Morand, la structure du Fribourgeois Benoît Morand, actuellement en tête du classement général de la catégorie LMP2.
Troisième course dans la course, celle des LMGTE comporte également une grosse présence d’équipes d’usine. Porsche, Ferrari, Corvette, Aston Martin et maintenant Ford vont se déchirer pour imposer leur GT. Là aussi, il est quasiment impossible de dessiner une hiérarchie, tant chaque constructeur est armé pour décrocher le Graal. Deux de nos compatriotes sont alignés dans cette discipline: champion d’Europe sortant, Gary Hirsch fera ses grands débuts en GT au volant d’une Aston Martin Vantage. De son côté, Joël Camathias évoluera aux commandes d’une Porsche 911 RSR.