«J’estime que nous avons de très grandes chances, en 2017 ou au plus tard en 2018, d’organiser une manche du championnat du monde de formule E à Zurich, déclare Roger Tognella, président d’e-mobil Züri. Je les estime à 80 ou 90%, dirais-je.» Le président du groupe parlementaire du PLR zurichois à la commune a été nommé gérant de la société anonyme en charge de la candidature. Cette société a été créée pour réaliser l’important dossier nécessaire et le remettre, le 17 septembre prochain, à la Fédération mondiale de l’automobile, la FIA. Avec l’intention et l’espoir que la commission de la FIA homologue le circuit et intègre Zurich au calendrier du championnat du monde. Le 17 septembre donnera ainsi le coup d’envoi à la campagne «La formule E à Zurich». «Nous allons l’organiser là où les bolides électriques passeront, pour donner à la population l’opportunité de se faire une image concrète de ce que nous projetons», dit Tognella. Mais il refuse d’en dire plus pour le moment. Il est pratiquement acquis que Sébastien Buemi, l’actuel deuxième au classement, et Simona De Silvestro, la seule et unique femme représentée sur la grille de départ de la formule E, participeront à cet événement afin de jouer le rôle d’ambassadeurs de la série.
Outre Tognella, divers spécialistes qui ont été engagés à titre bénévole ou avec un mandat appartiennent à la SA d’organisation. Organiser une manche du championnat du monde n’est pas une sinécure. A fortiori dans un pays comme la Suisse où le scepticisme vis-à-vis de la course automobile est très élevé. «Je trouve très positif que des discussions aient lieu», soutient Tognella. En effet, il est question ici de l’un des événements sportifs les plus importants de Suisse, potentiellement du moins.
L’équipe de projet a aussi l’intention de lancer son opération séduction dès le 17 septembre. Qu’il s’agisse des autorisations, des soutiens financiers ou de l’ancrage dans un tout de grande ampleur. «Cet événement ne peut pas venir à Zurich en se présentant uniquement comme une course automobile», affirme Tognella. La course doit s’inscrire dans le contexte d’une manifestation sur le thème de l’électromobilité. Les écoles polytechniques fédérales de Zurich et de Lausanne ainsi que l’Institut universitaire de Technologie Supsi, du Tessin, sont déjà de la partie. D’autres suivront. La Suisse doit se présenter comme site majeur pour l’innovation; elle doit prouver qu’ici les signes du temps et la technologie du futur ont été identifiés et appréhendés. A ce titre, l’inscription de Zurich au championnat du monde de formule E est une pièce maîtresse de l’échiquier, mais ne fait pas tout, selon Tognella.
Pas un problème d’argent
Ce n’est pas sur la question des finances qu’achoppera la manifestation. La banque Julius Bär, en tant que global sponsor de la série, tout comme TAG Heuer, un autre grand partenaire suisse de la formule E, ont déjà manifesté leur engagement. Dès que la date de la course sera fixée, il est acquis que d’autres grandes entreprises leur emboîteront le pas. Le budget ne devrait pas poser problème, puisque, avec un montant estimé entre 10 et 12 millions, une manche de formule E coûte bien peu de choses en regard de la F1. D’un point de vue politique, pas de soucis à se faire non plus, car aucune opposition n’est attendue à Zurich. Seules les attitudes du Conseil municipal et d’autres organisations vis-à-vis de la course restent des questions en suspens. Les citoyens peuvent intervenir sous les formes les plus diverses et à tous les échelons, si bien qu’ils peuvent exercer une influence décisive sur la politique. Ce droit, inaliénable et sacré, est une bonne chose, mais pourrait compliquer sérieusement la marche d’un projet attirant, porteur de valeurs respectables.