Bruno Famin est directeur de Peugeot Sport depuis 2012. Après la victoire au dernier Dakar de la 2008 DKR de l’équipage Peterhansel/Cottret, le Français de 54 ans entend maintenir le cap: «Nous poursuivrons nos engagements sur le rallye-raid avec le Dakar, mais nous envisageons de disputer une seconde course avec un fort impact en Chine, premier marché de Peugeot. L’année dernière, nous avions d’ailleurs gagné le China Silk Road Rally. Ne l’oublions pas, le rallye-raid accompagne le développement de la marque à l’international.» Bruno Famin enchaîne: «Deuxième pilier de notre stratégie sportive, le championnat du monde de rallycross, avec l’incorporation pour une saison entière de Sébastien Loeb au Team Peugeot Hansen. L’Alsacien sera au volant de la 208 WRX.»
Le troisième volet porte sur la compétition clients, socle essentiel de Peugeot Sport. «Nous vendons des pièces et des voitures afin que des passionnés puissent goûter à la compétition en circuit ou en rallye sur des bases de 208 et de RCZ R. Cette dernière sera remplacée cette année par la 308 Racing Cup, qui a vocation à prendre part aux coupes de marque en France, mais aussi à courir dans des championnats de voitures de tourisme en endurance et dans des championnats type TCR», explique le directeur. Qui ajoute: «A la charnière de la compétition et de la gamme classique de Peugeot, il y a la série de modèles by Peugeot Sport, la 208 et la 308, qui boostent la stratégie de sportivité et de montée en gamme de la marque.»
Bruno Famin reconnaît que le lion sochalien souhaiterait revenir au 24 Heures du Mans, au championnat du monde d’endurance, mais qu’une telle participation dépend de conditions budgétaires difficiles à satisfaire à l’heure actuelle. «Tout ce que nous entreprenons en termes de sport et de sportivité doit être justifié sur le plan économique. En clair, il nous faut calculer le retour sur investissement. Le rallye-raid, qui est une discipline peu onéreuse, assure un bon taux de rendement. Pour les 24 Heures du Mans, les perspectives de gains nous paraissent en l’état peu intéressantes.»
Tous les fans se posent la question: la monstrueuse 308 R Hybrid de 500 ch, avec le 1,6-l THP de la 308 by Peugeot Sport associé à deux moteurs électriques de 85 kW chacun, sera-t-elle commercialisée un jour? «Le modèle a été développé pour être industrialisé. Nous avons produit deux voitures qui roulent. Et il ne s’agit pas de prototypes. Reste à résoudre une équation économique. La 308 R Hybrid reste une voiture dont le prix de revient est élevé. Or, elle ne sera pas vendue à 20 000 exemplaires, mais plutôt à quelques centaines d’unités. Et forcément, cela fait des investissements ramenés à l’unité qui sont importants. On n’a donc pas encore trouvé la solution économique. On la cherche toujours», confie Bruno Famin.